RÉSULTATS PONCTUALITÉ OCTOBRE 2023 : UNE DÉGRADATION INQUIÉTANTE SUR CERTAINES LIGNES

Publié le 05 Décembre 2023

Île-de-France Mobilités publie aujourd’hui les chiffres consolidés de la ponctualité des transports en Île-de-France pour le mois d’octobre 2023. Ces chiffres montrent sur certaines lignes, une nouvelle dégradation du service de transports inquiétante, après le léger redressement au printemps dernier.

Valérie Pécresse, Présidente d’Île-de-France Mobilités, rappelle à la RATP la nécessité de remonter la pente, et de réussir à faire rouler l’ensemble des trains commandés par Île-de-France Mobilités. Jean Castex, son Président Directeur Général, s’était pourtant engagé à le faire dès cet été.  L’ensemble des lignes doit revenir, dans les plus brefs délais, à ses objectifs contractuels de ponctualité fixés par Ile-de-France Mobilités.

La SNCF, de son côté, a trois lignes problématiques : la B et la D, ainsi que la C, qui est très impactée par la pénurie de conducteurs (plus de 10% des missions supprimées), malgré les engagements de Jean-Pierre Farandou, Président-directeur général de la SNCF.

Métro : une situation dégradée qui perdure

Concrètement, la production de la RATP dans le métro s’est dégradée depuis septembre :

  • Seules 4 lignes ont des résultats très satisfaisants supérieurs ou égaux aux objectifs: les lignes 1, 5, 11 et 14
  • 4 lignes ont des résultats proches de l’objectif: les lignes 2, 4, 9 et 10
  • 1 ligne à nouveau en difficulté: en octobre, la ligne 12 est redescendue sous les 90% alors qu’elle avait obtenu de bons résultats en septembre
  • 5 lignes sont en grande difficulté, les mêmes qu’au mois de septembre : les lignes 3, 6, 7, 8 et 13, avec une ponctualité à l’heure de pointe inférieure à 85%. Ce sont des taux d’irrégularité qui n’existaient pas avant le Covid.

Des personnels indisponibles

L’analyse des causes qui pénalisent la régularité du métro montre que malgré les recrutement massifs, l’indisponibilité des conducteurs (absentéisme, maladie…) est la première cause de trains supprimés. Sur certaines lignes, cela représente près de 50% de la production non réalisée.

La RATP a ensuite des difficultés à maintenir les voies, les métros et les trains.  La tension pour trouver des effectifs de mainteneurs est constante. Sur la ligne 8, les problèmes de maintenance sont responsables de plus de 20% des métros qui ne roulent pas.

Ces difficultés ont des conséquences importantes sur les conditions de trajets des voyageurs, qui se dégradent parfois tellement avec l’affluence sur certaines lignes que les malaises se multiplient (jusqu’à 10 % des trains supprimés le sont en raison de malaises voyageurs sur la 7).

Enfin, la recrudescence des colis suspects après l’augmentation du risque terroriste en lien avec l’actualité internationale pénalise les lignes.  Cela représente ainsi 9% d’offre non réalisée sur la ligne 9.  Mais, cette situation n’exonère en rien les opérateurs des causes structurelles liées avant tout à la gestion des ressources humaines.

Motivation des effectifs RATP

A titre exceptionnel et afin d’éviter à la RATP d’avoir un résultat net négatif en 2023, Île-de-France Mobilités a accepté de supprimer le plafond contractuel de l’indice salaire à partir de 2023, ce qui représente un effort d’Île-de-France Mobilités en direction de la RATP de 125 M€ en 2023 et 160 M€ en 2024.

Le déplafonnement de l’indice salaire en 2023 permettra à la RATP d’avoir un résultat net positif en 2023, et de verser à ses collaborateurs l’intéressement qu’ils méritent.

En contrepartie de cet effort financier conséquent (rappelons qu’Île-de-France Mobilités supporte seul depuis le COVID 300 M€ de pertes de recettes subies par la RATP du fait du non-retour des voyageurs), Île-de-France Mobilités attend que la RATP améliore sans délai l’offre sur les 5 lignes de métro en difficulté ainsi que sur le RER B. En effet, la principale cause de difficulté sur le métro est l’absentéisme, le versement de l’intéressement sera un outil de motivation.

Train/RER : 3 lignes restent en difficulté, les RER B, C et D

Pour le RER C, les résultats sont inférieurs aux objectifs mais en redressement. Le manque de conducteurs est l’une des principales raisons des mauvais résultats de la ligne. 1590 missions ont été supprimées au mois d’octobre pour cette raison, sur un total d’environ 14 000. Le RER C, très en difficulté au mois de septembre, commence cependant à ressentir les effets du plan d’action mis en place par la SNCF.

Les lignes B et D restent en difficulté, comme les mois précédents, avec des résultats à 85% de ponctualité. Sur certains axes, des dédommagements atteignant un mois de passe navigo sont déjà prévus. Nous attendons la mise en œuvre par la RATP et la SNCF des préconisations du rapport Yves Ramette. Une réunion d’étape aura lieu à la région en début d’année 2024.

Deux lignes avec des difficultés conjoncturelles : la P et la R

Les lignes P et R ont de mauvais résultats en octobre, avec 85% de ponctualité, contrairement aux mois précédents, pour les raisons suivantes : 

- la ligne P a subi des difficultés à cause des travaux sur les infrastructures, entre le 2 octobre et le 10 novembre, SNCF Réseau ayant imposé des limites temporaires de vitesse non prévues qui n'ont pas permis de tenir le plan de transports

- la ligne R a subi le déraillement d’un train de marchandises intervenu le vendredi 20 octobre, qui a endommagé plusieurs centaines de mètres de voie, qui a bloqué la circulation sur une voie entre Nemours et Moret tout le week-end des 21/22 octobre, et qui a perturbé gravement le service jusqu'à la fin du mois le temps de réparation.

8 lignes proches de l’objectif

Île-de-France Mobilités note avec satisfaction que les résultats sont supérieurs ou proches de l’objectif contractuel pour les lignes suivantes : A, E, H, J, K, L, N et U.

 

 

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