En 2022, les comptes d’Île-de-France Mobilités sont équilibrés. Cela témoigne de la bonne gestion d’Île-de-France Mobilités alors que le climat d’incertitudes élevées a perduré tout au long de l’année. En effet, les mesures de restriction sanitaires ont persisté en janvier et février 2022. Ensuite, le choc d’inflation et la hausse très franche des prix de l’énergie a émergé dès la fin du premier trimestre. Et progressivement, la fréquentation dans les transports a repris - bien qu’elle reste très en-deçà de ce qu’elle était avant crise - et elle a dû faire face à une offre de transport réduite par les opérateurs du fait des difficultés de recrutement des conducteurs.
Un tel résultat n’était pas cousu de fil blanc car le budget 2022 d’Île-de-France Mobilités a été établi dans un contexte de tensions importantes sur les finances d’Île-de-France Mobilités et sans recours à un soutien de l’Etat. Plus de 400 M€ d’économies ont dû être dégagés alors afin de respecter nos ratios financiers.
Ce bon résultat est le fruit notamment de la remarquable maîtrise des contrats d’exploitation avec les opérateurs de transport qui n’ont progressé que de 0,9% alors que l’inflation s’établissait à +5,2% en 2022 et du pilotage fin des émissions de dette de l’établissement. L’encours de dette s’établit à 8,8 Md€ à fin 2022, à un taux global très compétitif de 0,86%. Il n’a augmenté que de 1,5 Md€ en 2022 pour 2,7 Md€ de dépenses réelles d’investissement, l’établissement dégageant suffisamment d’épargne pour financer son plan d’investissement massif en faveur de l’extension et de la modernisation du réseau. Ainsi les dépenses d’investissement ont été, en 2022, 88% supérieures à ce qu’elles étaient en 2019.
La capacité de désendettement - qui est le ratio de soutenabilité des finances d’Île-de-France Mobilités – est resté sous la barre des 15 ans, limite imposée par les prêteurs d’Île-de-France Mobilités. Elle s’établit à 13,9 ans contre 10,9 ans fin 2021. L’augmentation est exclusivement imputable à la décision du gouvernement, en décembre 2021, d’imposer la comptabilisation en dette de 1,975 Md€ d’avances remboursables octroyées lors de la crise de la COVID-19. Sans cette décision, la capacité de désendettement aurait légèrement diminué et se serait établie à 10,8 ans.