Valérie Pécresse, Présidente d'Île-de-France Mobilités et de la Région Île-de-France, a réaffirmé la nécessité de poursuivre la stratégie de transition énergétique pour l'ensemble des bus et cars franciliens. Fin 2025, une nouvelle étape sera franchie par Île-de-France Mobilités puisque 100 % des bus et cars seront propres, avec l'arrêt de l'utilisation du carburant diesel, remplacé par le carburant végétal HVO. Et en 2029, l'ensemble de la flotte bus sera entièrement renouvelé avec des bus électriques ou bioGNV.
Lors des Assises de la décarbonation du bus ce mercredi 2 juillet, elle a rappelé, devant l'ensemble des décideurs publics et acteurs de la filière bus, trois priorités essentielles : La défense du mix énergétique et de la neutralité technologique, le soutien à une filière industrielle européenne et à un écosystème d'acteurs économiques locaux, et le besoin de visibilité et de stabilité réglementaire.
Améliorer la qualité de l'air, baisser les émissions de gaz à effet de serre : c'est une des priorités d'Île-de-France Mobilités qui a décidé d'accélérer la transition énergétique des bus et des cars dans l'ensemble de la Région afin de répondre aux enjeux cruciaux du changement climatique. L'objectif est d'avoir une flotte de bus 100% propre dans les zones denses en 2025 et dans toute la Région en 2029, faisant ainsi de l'Île-de-France une référence mondiale du transport public urbain routier très bas carbone.
Au total, 5,7 milliards d'euros seront investis jusqu'en 2029 par Île-de-France Mobilités pour la conversion des infrastructures ainsi que le renouvellement des bus.
La transition énergétique en Île-de-France
Pour atteindre ces objectifs, Île-de-France Mobilités acquiert elle-même depuis 2020 les autobus et autocars neufs biométhane et électriques qu'elle met à disposition des opérateurs de transport. Ces technologies ont été retenues pour leur robustesse, éprouvée depuis 30 ans en ce qui concerne le biométhane, et pour leur amélioration continue en ce qui concerne les batteries électriques.
Île-de-France Mobilités a mis en place une stratégie de transition énergétique reposant en priorité sur la conversion des centres opérationnels bus. Cette conversion est la condition sine qua non pour engager le renouvellement du matériel roulant.
Au 1er juillet 2025, la conversion énergétique des 126 Centres opérationnels Bus est engagée :
- Déjà 65 COB convertis dont 53 biométhane, 11 électriques et 1 biométhane et électrique
- 20 sont en conversion ou construction (13 au biométhane et 7 à l'électrique).
Au 1er juillet 2025, déjà plus de 50% des véhicules, soit 5 172 véhicules « propres » en 2025, dont
- 2 704 au biométhane
- 1 138 électriques
- 1 328 hybrides
- 2 à hydrogène qui seront rejoints par 47 nouveaux d'ici 2027
Accélérer la décarbonation : freins règlementaires, leviers européens et nationaux
Toutefois, l'ensemble de ces choix en matière de décarbonation des bus est remis en cause par une nouvelle législation européenne, qui aujourd'hui est inadaptée aux spécificités franciliennes et à la stratégie politique et industrielle de transition énergétique engagée par Île-de-France Mobilités : ce règlement définit de façon restrictive les véhicules à émission nulle, en les limitant aux autobus électriques et hydrogène, excluant de fait le biométhane.
Les Assises de la décarbonation des bus soulignent l'importance d'obtenir une évolution de la règlementation européenne, notamment via l'activation, dès que possible, de la clause de revoyure prévue en 2027 afin de :
- Accorder une exemption aux collectivités ayant investi dans les bus urbains roulant au biométhane
- Intégrer une analyse de cycle de vie complète, qui démontre des bilans environnementaux comparables entre biométhane et électrique
- Inclure un facteur de correction carbone, reconnaissant le biométhane comme une énergie neutre en carbone.
Retrouvez les interviews de l'ensemble des parties prenantes ici.
La défense du mix énergétique
Le mix énergétique : pourquoi ?
L'Île-de-France dispose d'un des réseaux de transport en commun les plus dense au monde : près de 11 000 bus, 1 900 lignes, près de 9 millions de déplacements par jour tous modes confondus.
Île-de-France Mobilités s'est engagée en 2016 dans le programme le plus ambitieux d'Europe pour atteindre la décarbonation totale de l'ensemble de ses transports en commun.
Ainsi, plus aucune commande de véhicules diesel, y compris hybride, n'est passée. Seuls des véhicules circulant au biométhane ou électriques sont désormais achetés.
Le choix d'un mix composé à 70% de biométhane et 30% d'électrique vise à garantir la meilleure souveraineté énergétique pour Île-de-France Mobilités.
Rappel des différentes énergies
Le biométhane
Le biométhane est un gaz vert, 100 % renouvelable, produit localement à partir de résidus agricoles, d'effluents d'élevage et de déchets des territoires et est utilisé comme carburant dans les véhicules. Ile-de-France Mobilités soutient cette filière et a fait le choix d'approvisionner sa flotte de bus en biométhane français dont plus de la moitié provient de méthaniseurs franciliens.
Le biométhane permet de contribuer à la lutte contre le changement climatique avec plus de 80 % de réduction des émissions de CO2 par rapport au diesel. Ce carburant réduit drastiquement la pollution locale et sonore et améliore la qualité de l'air.
Offrant jusqu'à 500 km d'autonomie aux véhicules, le biométhane est particulièrement adapté pour les lignes à forts kilométrages. Avec une production et une utilisation locale, le biométhane offre de véritables avantages pour le territoire sur lequel il est développé et utilisé, au sein d'une logique d'économie circulaire vertueuse.
Le biométhane représente ainsi une solution de décarbonation efficace et compétitive pour verdir les flottes de bus.
L'électrique
L'électrique est particulièrement adaptée à des bus qui n'effectuent pas de très longues distances, mais aussi à des dépôts directement mitoyens de zones résidentielles denses.
La technologie par charge lente au dépôt est la principale utilisée aujourd'hui par Île-de-France Mobilités.
Île-de-France Mobilités et l'écosystème bioGNV francilien
Île-de-France Mobilités s'engage en faveur d'une mobilité décarbonée en poussant l'utilisation de biométhane francilien. C'est une stratégie vertueuse qui permet d'une part de garder notre souveraineté énergétique et d'autre part de faire vivre l'écosystème biométhane d'Île-de-France.
Actuellement, l'Île-de-France compte 57 unités de méthanisation et plus de 80 autres sont en projet. Cela souligne la volonté d'Île-de-France Mobilités de : soutenir nos agriculteurs, notamment en les intégrant dans notre stratégie de transition énergétique.
Au-delà des enjeux liés à l'énergie, à la réduction des émissions de CO2 et à la valorisation des déchets, la méthanisation apporte des atouts incontestables et multiples :
- L'indépendance énergétique
- Le développement d'une économie circulaire pour les territoires :
- Le développement d'une agriculture durable et pérenne économiquement au travers de la diversification des revenus des agriculteurs / valorisation des exploitations ;
- La création d'emplois non-délocalisables : avec environ 10 000 emplois directs et indirects générés, la filière biogaz se positionne comme un levier de création d'emplois durables dans les territoires. Selon l'étude d'impact de la filière biogaz sur l'emploi, la filière méthanisation pourrait créer jusqu'à 53 000 emplois d'ici 2030.
- La production d'un engrais naturel, le digestat, qui se substitue aux engrais chimiques.
Retrouvez sur ce lien davantage de précisions sur l'engagement d'Île-de-France Mobilités sur la transition énergétique.