Commandé en mars 2023 par Valérie Pécresse, Présidente d’Île-de-France Mobilités et de la Région Île-de-France, l’audit de la ligne du RER B a été officiellement présenté avec un plan d’actions.
Rédigé par Yves Ramette, expert du « mass transit » et ancien directeur général de la RATP et SNCF Réseau Île-de-France, il est l’aboutissement d’un travail collectif rigoureux mené avec les acteurs de la ligne (Île-de-France Mobilités, RATP, SNCF Transilien Voyageurs et SNCF Réseau), dont le plein engagement est nécessaire pour qu’il puisse être un succès. Il permettra d’améliorer sensiblement la robustesse de la ligne et les conditions de voyages pour plus d’1 million d’usagers quotidien.
Objectifs : mieux comprendre collectivement les sources de dysfonctionnement et la baisse de ponctualité depuis 2015, et identifier les actions à mettre en œuvre rapidement pour stopper cette baisse de performance et redresser progressivement et durablement la qualité de service, avec un objectif de +1% de ponctualité par an en moyenne et 95% d'ici 2031.
« J’ai fait du sauvetage du RER B l’un de mes chevaux de bataille les plus importants. La remise du rapport d’Yves Ramette représente le lancement de l’acte 2 du plan de sauvetage du RER B : après avoir lancé les gros investissements structurants, il faut impérativement diminuer le nombre de journées les plus dégradées pour les usagers. J’y veillerai personnellement et ferai le nécessaire pour que cette ligne ne soit plus la ligne « malade » du réseau francilien et puisse enfin répondre aux attentes et aux exigences des usagers ».
Valérie Pécresse
Cinq enjeux majeurs, 14 actions concrètes applicables dès 2023
Ce rapport s’inscrit dans la continuité des investissements de près 3,5 milliards d’euros déjà lancés depuis plusieurs années, avec la commande de 146 rames MI20 et le système de signalisation et de contrôle des circulations « NExTEO », dont le protocole de financement a été signé le 12 octobre dernier.
Le diagnostic est clair : le RER B subit fréquemment de nombreux incidents d’exploitation, dispose d’un matériel roulant et d’infrastructures de plus en plus vieillissants qui ne sont plus adaptés à l’accroissement de la fréquentation et aux attentes des usagers. A cela s’ajoute une multiplicité d’acteurs qui complexifie les interfaces et le partage d’information, ainsi qu’un volume de travaux qui impacte également le bon fonctionnement de la ligne.
Le plan d’actions, qui sera piloté par l’autorité organisatrice des mobilités en Île-de-France a été bâti autour de 5 enjeux majeurs :
- Retrouver une disponibilité du matériel roulant en phase avec les besoins
- Adapter la gestion des circulations au mass-transit
- Renforcer la coordination autour des travaux
- Renforcer la dynamique positive dans la gouvernance du RER B
- Développer des outils et systèmes d’information communs
Développé en 14 points, ce plan fixe des objectifs aux opérateurs à court et moyen terme, dont certaines des actions pourront être mises en œuvre dès la fin de l’année 2023, afin de limiter au mieux les impacts de perturbations importants et d’améliorer des conditions de voyage :
- Adapter la rénovation des MI84 pour augmenter le parc disponible sur la ligne
- Améliorer l’efficacité du site de maintenance du matériel roulant de Mitry
- Définir des objectifs de performance contractuels entre SNCF Réseau et IDFM
- Adapter l’organisation pour renforcer la prise de responsabilité commune des entreprises RATP et SNCF sur l’ensemble de la ligne
- Mettre en place un outil d’ordonnancement partagé entre SNCF et RATP, commun aux deux sites de Massy et Mitry, pour les interventions techniques à projeter sur le matériel roulant sous contrôle de la maintenance, et développer un outil de localisation des rames au nord de la ligne
- Garantir l’utilisation des voies directes à la mise en service du CDG Express via la priorisation du RER B en situations perturbées
- Anticiper la mise en commun des travaux à l’échelle de la ligne entre les gestionnaires d’infrastructure SNCF Réseau et RATP
- Améliorer la coordination des acteurs entre la planification des travaux et le maintien de l’activité sur l’atelier de Mitry
- Renforcer les moyens d’intervention de SNCF Réseau pour une résolution plus rapide des incidents d’infrastructure : facilités de circulation en voirie des agents, faciliter le traitement simultané de plusieurs incidents.
- Faciliter les évolutions réglementaires sur le périmètre SNCF pour s’adapter aux particularités du RER B. Accompagner les évolutions opérationnelles associées.
- Mettre en œuvre des outils pour faciliter l’exploitation des circulations sur les points clés de la ligne
- Réévaluer régulièrement l’efficacité des dispositifs visant à limiter les incidents externes (régulateurs de flux sur les quais, prise en charge des malaises voyageurs, équipes cynophiles)
- Unifier les systèmes d’informations et les pratiques pour répertorier les incidents et leurs impacts. Réaliser périodiquement des analyses critiques de ces données pour rendre compte des tendances d’évolution sur le long terme de la performance de la ligne.
- Acter formellement la mise en œuvre du Centre de commandement unique (CCU) pour les RER B et D.
Pour cette dernière action, Valérie Pécresse a souligné que ce centre unique est fortement soutenu par Île-de-France Mobilités et qu’elle a sollicité les opérateurs au début de l’année. Elle a confirmé à l’occasion de la remise du rapport que les opérateurs avaient trouvé la solution technique pour la mise en place de cecentre de commandement unique pour les RER B et D.
Elle a confirmé que les financements sont prévus au CPER et à Île-de-France Mobilités et qu’il sera opérationnel en 2030. Son action sera décisive pour éviter les incidents en cascade et réduire la durée des incidents.